dimanche 29 avril 2012

Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur


Résumé
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès. Il ne suffit pas en revanche à comprendre comment ce roman est devenu un livre culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays. C'est que, tout en situant son sujet en Alabama à une époque bien précise - les années 1930 -, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le Prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.

 Critique
Tout au long du roman, je n'ai cessé de m'épanouir sur la sagesse qui émanait d'Atticus. Un homme comme il n'y en a pas d'autre, qui ose défendre un noir dans une période ou le faire sonnait quasiment sont arrêt de mort. Un homme cultivé qui n'a pas peur que Scout lise le journal avec lui, même si la nouvelle méthode d'enseignement proscrit de savoir lire. Il est évident qu'Atticus est le mouton noir de Maycomb, tant par sa personnalité que par ses convictions et ses idées. Atticus a été mon coup de coeur tout au long de l'histoire, je me le suis constamment représenté mentalement comme un sage avec un barbe blanche! Et puis il y a la tant Alexandra, obsédée par le fait que Scout devienne une vraie femme, mais lassante par ses constantes recommandations et ses réprimandes. Jem et Scout, frère et soeur, sont tout au long de l'histoire très proches l'un de l'autre. Au début de l'histoire, ils partagent les mêmes jeux, se créent les mêmes peurs concernant Boo Radley et ont une relation égalitaire. Cependant, lorsque Jem décide de se dire qu'il est rendu un adulte, Scout se trouve lésée d'avoir perdu son frère, mais il n'en demeure que celui-ci va continuer d'être près d'elle dans les moments importants comme la fête d'Halloween et la tentative de meurtre que les enfants ont épongé et qui visait Atticus.

Concernant l'histoire en tant que tel, j'ai trouvé qu'on décrivait beaucoup plus qu'il n'y avait d'action. Je m'attendais aussi à avoir un contexte historique plus soutenu concernant les droits civils et la période durant laquelle le roman a été écrit, mais je suis restée sur ma faim. C'est uniquement à l'approche du procès qu'on entre vraiment dans le vif du sujet. Il y a eu quelques moments poignants; lorsque Scout et Jem essayaient de faire sortir Boo Radley de sa cachette, le procès de Tom Robinson et finalement la fin qui n'a pas manqué de me surprendre! Arthur Radley, limpide comme un fantôme (il porte bien son surnom) qui sauve les enfants d'un meurtre et qui ne prononce pas un seul mot, mais reste présent dans la famille de Scout comme un bibelot dans une pièce. Surprenant comme personnage!

Ce qui m'a plue c'est que les personnages menaient tous des rôles distincts et que chacun avait une place importante à jouer dans l'intrigue. La fin que je n'avais pas envisagée m'a surprise et j'ai été fière de constater que Arthur n'était pas un méchant fantôme!

Ce qui ne m'a pas plue, c'est qu'il manquait d'action et d'événements poignants. Je me suis souvent lassée par moments des longues descriptions du quotidien des personnages. Comme c'est bien inscrit dans le résumé que le livre a été spécialement écrit dans une période importante, je me serais davantage attendue à plus de références sur les lois raciales. Mais dans l'ensemble, le livre est bien et les personnages sont attachants.

Je lui donne la note de 3/5.

jeudi 26 avril 2012

Claude Carré, Théodore et ses 13 fantômes tomes 1-2

Théodore et ses 13 fantômes tomes 1-2 de Claude Carré
 Résumé
 Depuis toujours, Théodore vit avec 13 fantômes qu'il est le seul à voir et qui l'accompagnent partout. A l'école. A la maison. En vacances. PARTOUT !
Théo n'en peut plus ! Alors, quand ses fantômes se mettent à multiplier les bêtises, il n'a qu'une seule solution: trouver pour chacun une autre maison.

Ma critique
Tout d'abord, un gros remerciement à Karine et aussi aux éditions Nathan pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage que tous les jeunes enfants apprécieront! C'est une bonne lecture qu'un enfant peut facilement faire seul et dont les parents peuvent aussi profiter en compagnie de leur jeune.

Les personnages sont tous très colorés et enjoués. Théodore qui doit au quotidien endurer les fantômes qui lui tournent autour et le suivent partout fait preuve de beaucoup de patience. Il veille aussi à leur bien-être, même davantage qu'à celui de sa soeur Mélanie. Pour ma part, toute cette action aurait depuis longtemps eu raison de moi, mal de tête garantie pour toute personne vivant la même situation que Théodore! Quand Côme commence à ne plus respecter les règles des fantômes, Théodore et Brantôme (le fantôme le plus mature et le plus responsable de la bande) décident de partir illico à la recherche d'un lieu dans lequel il pourra exercer son talent, qui est de faire peur, à bon escient. Brantôme est presque comme un frère pour Théodore, ses conseils et sa façon de faire régner l'ordre sont exemplaires. Devant une bande de fantômes tous différents les uns que les autres, avoir du caractère est une nécessité!

Le style d'écriture est très fluide. Les caractères sont gros ce qui facilite la lecture pour les jeunes enfants. Les paroles dites par les fantômes sont en gras ce qui rend plus aisé la distinction entre les différents interlocuteurs. Des phrases courtes et bien menées! Les images illustrent aussi très bien l'histoire et sont parfois très cocasses!

Concernant l'intrigue, les différentes astuces élaborées par les fantômes pour se venger de Mme Detargnan m'ont vraiment fait rire! Défaire son chignon et mettre son rouge à lèvre à la place des craies c'était vraiment très drôle! Aussi, quand Côme a décidé de se matérialiser dans les toilettes pour faire peur aux autres est une autre farce que j'ai bien appréciée! 

Ce qui m'a le plus plue, ce sont les farces des fantômes et aussi les différentes grimaces de Côme. De plus, les voir en images m'a encore plus fait rire! Côme est vraiment un fantôme qui devait égayer les journées de sa bande et faire soupirer Brantôme d'impuissance!

Ce qui m'a le moins plue, c'est de devoir regarder la quatrième de couverture pour savoir sur quel fantôme l'histoire allait principalement être menée. J'aurais préféré l'avoir comme sous-titre sur la couverture du livre.

Autrement, une excellente série à recommander pour les jeunes enfants et les parents qui désirent passer un moment de détente avec leur jeune.





Résumé
 Même s'il a réussi à se débarrasser de Côme, un fantôme bien encombrant, la vie de théodore reste toujours bousculée par ses 12 autres fantômes. Cette fois-ci, c'est Doriêne qui lui cause du souci. Tête en l'air, toujours à révâsser, elle aimerait tant rentrer chez elle !
Chez elle... Mais où ?
Théodore part étudier en bibliothèque tout ce qu'il y a à savoir sur les fantômes, dans l'espoir de trouver l'indice qui aidera Doriâne...

Ma critique
J'aurais cru que l'absence de Côme aurait changé la dynamique au sein de la bande fantomatique, mais cela n'a pas été le cas. Au contraire, les jumelles s'en sont mis de la partie et ont décidé de mêler les papiers de Mme Detargnan, faisant perdre à celle-ci la suite de son cours. Seule Doriâme demeure à l'écart. Sa tristesse et son repli sur elle-même étaient tellement frappants que je me suis même prise à m'inquiéter pour elle. Comme dans le premier tome, Théodore et Brantôme sont venus à la rescousse pour s'assurer qu'elle trouve un lieu dans lequel elle pourrait vivre et être heureuse. Contrairement au premier tome, elle ne souhaitait pas faire peur aux gens, elle souhaitait seulement revenir dans sa famille.

La découverte du talent de Servâne a été d'un grand secours lors d'une balade dans la vieille ville ainsi qu'à la bibliothèque. Elle a, à deux reprises, permis de sauver la vie à Théodore. Finalement, on pourrait se dire que les fantômes ne sont pas si mauvais! C'est pour ça que Théodore a eu un pincement au coeur quand Côme a rejoint la fête forraine. Même s'il est tanné de les entendre se chamailler, il s'est quand même attaché à eux! Ils savent se rendre serviables et utiles à l'occasion, notamment quand Aristôme a trouvé le moyen de remédier à la tristesse de Doriâne. Qui aurait cru que la partie d'elle qui lui manquait se cachait dans un livre? Brantôme aide même Théodore à réussir des problèmes de mathématiques!

Cette suite est aussi bonne que le premier tome. Les farces des fantômes sont autant présentes que dans le premier volume et on arrive à mieux cerner les personnages qui entourent Théodore, notamment Mélanie et ses parents. Cependant, le secret de famille concernant son grand-père perdure et on n'a aucune idée de la raison qui crée le malaise lorsqu'on parle de lui. Brantôme semble être au courant, mais ne veut rien révéler.

Ce qui m'a le plus plue dans ce deuxième tome de la saga, c'est la diversité des endroits visités par Théodore et ses fantômes pour aider Doriâne. La visite de la vieille partie de la ville, les films visionnés et la bibliothèque sont autant d'endroits dans lesquels les fantômes peuvent se chamailler et surprendre. C'est un petit plus, car dans le premier tome, la solution au problème de Côme m'a parue plus évidente à trouver. Peut-être parce que l'auteur avait décidé d'un nombre de pages fixe et qu'il devait de prime abord mettre en contexte les personnages. Ce n'est qu'une hypothèse, mais si vous avez constaté vous aussi ce fait, n'hésitez pas à le commenter!

Autrement, ce deuxième tome vaut la peine d'être lu. Je continuerai la série sans hésiter, car je désire savoir ce qui arrive aux autres fantômes!


Kathryn Stockett, La couleur des sentiments

 
 
Résumé
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.
Ma critique : Lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman, je m'attendais à trouver un contexte historique très prisant sur les lois raciales de cette époque, mais heureusement, cela n'a pas été le cas. Les quelques références sur Martin Luther King et l'actualité de 1962 m'ont justement orientée sur les raisons de l'attitude des personnages de l'histoire. J'ai rarement l'habitude de lire des romans engagés comme celui-ci, mais comme je participe à la quasi totalité des lectures communes, je me suis dite que comme il avait été très apprécié selon les critiques et que les membres l'avaient choisi, qu'il ne devait pas être mauvais. Je suis bien heureuse de ne pas avoir vécu à cette époque et dans la ville de Jackson. Miss Leefolt et ses amies du club de Bridge ont une telle attitude envers les noirs (des moins que rien, des gens sans éducation, des servants etc.) qu'ils en sont presque rendus à  les traiter comme des bêtes. Surtout cette histoire de créer une toilette pour les bonnes seules, là, j'en suis restée complètement sidérée. Aujourd'hui, là ou je vis, Montréal est une ville multi-ethnique et les noirs étudient les mêmes disciplines que les blancs, fréquentent les mêmes lieux publics etc.  Heureusement qu'un changement s'est effectué, car vivre avec ces lois aurait été très lourd selon moi.

J'ai retenu plusieurs passages intéressants. Premièrement, celui ou Skeeter rempli le terrain de Hilly avec des cuvettes de toilette de toutes les couleurs. Je vous dis, je n'ai jamais autant ris. Deuxièmement, celui ou Stuart apprend que Skeeter écrit un roman sur les bonnes et qu'il refuse de l'épouser pour cette raison. Mais voyons quelle idée!

L'auteure a séparé le livre en alternant les narrateurs, deux bonnes et Skeeter. Cela a permis d'observer les relations sous divers points de vue et cela a donné au roman un ton intéressant. Un style d'écriture adapté à ce type de roman et une histoire bien tissée.

Le personnage qui m'a le plus plu c'est Skeeter. Engagée dans sa cause, tenace, persévérante et ambitieuse, elle a su mener son projet à bien et tenté de faire entendre raison à plusieurs. Des femmes comme elle, il en aurait fallu plus qu'une pour faire changer les choses, mais c'est un bon début. Aujourd'hui, il y a des femmes et des hommes comme elle qui tentent de faire changer les choses via divers médias; je pense notamment à Danny Laferrière. Je ne sais pas si vous le connaissez, mais il raconte des faits très intéressants sur la réalité de son pays. Alors je vous laisse avec la réflexion suivante; si quelque chose vous tient à coeur et que vous avez l'impression que les choses n'avancent pas, n'hésitez pas à le mentionner et à vous mobiliser avec les moyens qui vous mettent le plus à l'aise, car dans le silence, le statuquo reste maître.